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Cette question, qui nous est posée à l’issue de chaque installation, prouve que les locuteurs sont conscients qu’il est des concessions à accorder à la technique pour obtenir un résultat satisfaisant.
Un ingénieur du son professionnel étudiera avec soin la position de son microphone par rapport à la source sonore, en fonction des caractéristiques propres du micro, pour obtenir le rendu sonore auquel il aspire.
S’il s’agit de sonoriser une voix, il cherchera l’intelligibilité, le velouté, la clarté, la dynamique. Il va chasser les plosives (les "p" qui font claquer les haut-parleurs) les sifflantes (les "s" qui font saturer les oreilles).
Il va gérer selon son goût "l’effet de salle" pour donner - ou pas – un sentiment de proximité à l’auditeur.
Il s’intéressera à bien d’autres paramètres dont nous, utilisateurs dans un cadre bien particulier, nous moquons bien.
Notre propos est de déterminer des règles et procédures simples et rapides, de sorte qu’un locuteur lambda puisse se faire comprendre aisément par une assemblée dont l’audition n’est pas toujours très affûtée, dans un lieu édifié sans souci d’intelligibilité (ou plutôt dans un souci d’inintelligibilité).
Une église est un lieu dit "réverbérant", c’est à dire qu’un son émis rebondit sur chacune des parois et parvient à l’oreille de l’auditeur des milliers de fois, avec un décalage temporel dû à la différence de chemin parcouru par chacun des rayons sonores à la vitesse (relativement lente) du son dans l’air.
L’effet obtenu (la réverbération) est souvent appelé "écho" (*). C’est un prolongement lisse du son. Ce phénomène est particulièrement audible lorsque l’on frappe dans ses mains dans une église. Il est fréquent que la durée d’extinction du son avoisine les 5 secondes, voire davantage.
Concrètement, cela signifie que si le locuteur parle trop vite, l’auditeur entend une syllabe en même temps que la réverbération des syllabes précédentes, et le message est incompréhensible.
(*) l’écho à proprement parler est une suite de répétitions distinctes d’un signal sonore. La réverbération est un prolongement diffus de ce signal.
Notre but est d’obtenir une intelligibilité, sinon parfaite, "au moins acceptable".
L’installation peut être aussi sophistiquée que possible, elle n’améliorera jamais (ou presque) la qualité du message émis.
Il se trouve que plus les consonnes sont émises avec précision, plus le message est intelligible. Il convient donc d’accentuer l’émission des consonnes. (différencier clairement un "b" d’un "v" ou d’un "p", un "s" d’un "ch", un "t" d’un "d", etc).
Cette accentuation des consonnes se fait tout naturellement lorsque, en langage commun, on s’efforce d’articuler.
Un micro - ou du moins de ceux que nous utilisons - est directif. Cela signifie que sa sensibilité diminue à mesure que l’on s’écarte de son axe.
Un problème d’explication existe : les gens pensent souvent que c’est leur bouche qui doit viser le micro, alors que c’est le micro qui doit viser leur bouche.
Nous utilisons une image qui fonctionne bien pour expliquer cela :
Si un jet d’eau sortait du micro, ce jet devrait arriver dans la bouche de l’orateur.
Ces trois règles sont essentielles. Si elles sont respectées, l’intelligibilité devrait être correcte. D’autres consignes, importantes sans être aussi essentielles que les trois précédentes, sont à connaître.
Le réglage des appareils de sonorisation est effectué une fois pour toutes. Lorsque nous installons, nous mettons parfois plusieurs heures à obtenir un réglage optimal. Le pas de réglage des boutons rotatifs est parfois d’un demi-degré d’angle. On comprend alors le découragement de l’utilisateur - et de l’installateur - lorsqu’une âme bien intentionnée, croyant bien faire, "met plus fort" tel ou tel micro.
Ce réglage est d’abord une " cote mal taillée ", permettant que tous, du monsieur à la voix de baryton à la petite fille timide, se fasse entendre.
Il convient donc que chacun se positionne par rapport au micro pour compenser la "moyenne" du réglage.
Voici donc quelques "trucs" permettant d’optimiser sa position par rapport au micro :
D’accord, mais avec tout cela, ou me mets-je ?
On aura compris que la position optimale par rapport au micro est individuelle. C’est pourquoi nous avons coutume d’adopter la technique suivante :
Un micro est un objet fragile, et souvent irréparable. Pour tester s’il fonctionne, il ne faut surtout pas souffler dedans, encore moins taper dessus (j’ai même vu quelqu’un cogner l’autel avec un micro sans fil, à la manière d’un marteau).
La méthode la plus douce (et la plus élégante) consiste à gratter délicatement la capsule du micro avec l’ongle.